Environ 10 000 manifestants selon le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais, plus de 5 000 manifestants selon l’officier des Renseignements Généraux, le temps glacial (3°C) n’a pas empêché le succès de la Marche historique des originaires d’Outre-Mer contre les discriminations, samedi 11 décembre 2004 à Paris. Une première en France.
Déroulé de la Manifestation :
Place de la République :
14h30 : Les originaires d’Outre-Mer ont détaillé des cas concrets de discrimination : des exemples de racisme au travail, de violence policière, de discrimination à l’embauche, et à l’accès au logement.
14h45 : Interventions des représentants des syndicats qui ont soutenu la Marche du Collectif : Gabriel GUICHERON pour la CGT, Charles DAGNET pour la CFTC, Philippe SIOUL pour FO…
Départ de la Grande Marche à 15h vers Bastille avec :
• Les élus et responsables politiques : Victorin LUREL, député, président de la région Guadeloupe ; Eric RAOULT, député de Seine-Saint-Denis et vice-président de l’Assemblée Nationale ; Jean-Christophe LAGARDE, député de Seine-Saint-Denis ; Philippe EDMOND-MARIETTE, député de la Martinique ; Louis-Joseph MANSCOUR, député de Martinique ; Christiane TAUBIRA, députée de la Guyane ; Michel DUFFOUR, président du Conseil National du Parti Communiste ; Adrien GIRAUD, sénateur de Mayotte ; Georges AURORE, maire-adjoint de Créteil ; Georges-Pau LANGEVIN Déléguée Générale à l'Outre Mer de la Ville de Paris ; Sophie JACQUEST, Conseillère Régionale d’Ile-de-France ; Stéphane POCRAIN, ancien porte-parole des Verts ; Patrick FARBIAZ, les verts ; …
• Nos Partenaires : MEDIA TROPICAL représentée par Alice CATOIRE et ZOUKER.COM représenté par Franck ANRETARD et David.
• Des personnalités, artistes et sportifs : Pierre-Marie HILAIRE (ex-membre de l’équipe de France d’Athlétisme) ; DIEUDONNE ; Ivan VOYCE ; Sylviane CEDIA ; Souria ADELE ; JAMADOM ; Herman FLERET ; Pierre SAINTONS...
• Des associations : CERFOM, Télé Bokay, APIVS, AGART(sur Toulouse), APPOM, AMEDOM, Karayb +, Les Merveilles Créoles, FADOM, CASOMIL (Tours), Coll'air (ile de la Réunion), Génération Outremer ; Karaibbean Spirit, ORA, MIR, Siguine, WIK (fac d'Evry), CAPDIV ; Kamanioc, Karayb'k, AGAGA, UOMS, APTOM, Archive, Drancy Outremer, SFA, Flambo'ka (Nantes), ICF, Tropicoa.com …
16h-18h : Prise de parole des politiques et des personnalités devant un public fervent.
De nombreux médias et toutes les chaînes ont couvert l’événement, seule France 2 n’en a pas fait mention.
Financée par la redevance, France 2, une fois de plus, montre le peu de cas qu’elle fait de l’Outre-Mer et de ses originaires tenus pour quantité négligeable. Dans toutes les statistiques du Collectif, France 2 est la Chaîne hertzienne qui traite le moins de l’Outre-Mer et des ultramarins et qui est la moins ouverte au recrutement des minorités, à une exception près.
• Différentes manifestations en Province et en Outre-Mer
• A Saint Denis de la Réunion : Manifestation devant la préfecture
• A Lille : Place de la République, distribution de tracts
• A Toulouse : Place du Capitole, distributions de tracts
• A Lyon : Place Bellecour, distribution de tracts
Ont soutenu la Marche sans pouvoir être présents : Antoine KARAM, président de la Région Guyane (représenté par Jean-Elie PANNELLE, conseiller régional) ; Anne-Marie PAYET, sénatrice de la Réunion ; Eric JALTON (représenté par son assistant parlementaire) ; Marcel DEHOUX, député ; Jean-Claude FRUTEAU, député européen ; Jérôme LAMBERT, député ; Christian PAUL député ; Huguette BELLO, députée ; Dominique VOYNET, sénatrice…
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais en co-édition avec L’Harmattan, a publié pour l’occasion l’ouvrage « Français d’Outre-Mer : une discrimination occultée » par Patrick KARAM (décembre 2004, 110 pages). L’intégralité des recettes des ouvrages vendus par le Collectif financera les activités de l’association qui ne reçoit pas de subvention et refuse les cotisations.
Cette Marche est une première étape dans la reconnaissance des discriminations que subissent les originaires d’Outre-Mer !
Commentaires :
Pour la première fois en France, les originaires d’Outre-Mer manifestent massivement pour leurs droits. Pour la première fois, ils interpellent la République sur les discriminations dont ils sont victimes et qui ne sont pas reconnues. Pour la première fois, ils osent dénoncer publiquement, ce qu’ils cachaient pudiquement jusque-là.
Alors que toutes les autres minorités manifestent, défendent leurs droits, réclament leur place à la table de la République, les originaires d’Outre-Mer ne réclamaient rien, ne manifestaient pas, ne s’exprimaient pas dans les médias nationaux. Cette minorité visible était devenue invisible.
Peut-on imaginer en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à la Réunion ou à Mayotte, leur quotidien ?
Ils n’avaient, en arrivant, qu’un objectif : s’assimiler à tout prix et vite. Ils voulaient être reconnus comme des « Français à part entière » mais très vite ils s’apercevront qu’ils sont des « Français entièrement à part » selon la formule d’Aimé CESAIRE. La Métropole était fantasmée comme une terre promise, un véritable paradis. Ils se retrouvent parqués dans des logements sociaux, confinés dans les emplois les moins qualifiés, sans espoir de promotion sociale. Les voilà traités comme des immigrés, eux qui portent dans leur cœur l’attachement à la France, l’appartenance à la nation française. La désilllusion et la perte de repères les ont enfermé dans le silence et l’amertume.
Devant la souffrance et la profonde détresse de beaucoup de nos compatriotes dans l’hexagone, ne pas intervenir, se taire, laisser faire, relève de la non-assistance à personne en danger.
Voilà pourquoi, le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais s’est engagé dans ce combat depuis plus d’un an. Sans moyens financiers, sans subvention, en refusant les cotisations, nous avons multiplié les interventions, sensibilisé toute la classe politique, obtenu une couverture médiatique, engagé des centaines de bras de fer avec des institutions toutes puissantes, complices voire actrices de ces discriminations.
Contact Presse : Patrick KARAM 06 12 48 62 32 - 01 43 54 48 43
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